L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est une malignité du tissu conjonctif qui affecte environ 1 enfant sur 1’000 par an, dont environ 1 sur 10’000 de manière aggravée. L’AJI survient généralement chez les enfants âgés entre 6 mois et 16 ans. Ses premiers signes se manifestent souvent sous forme de douleurs articulaires et d’œdèmes. Le pronostic s’avère variable : dans certains cas, ces symptômes peuvent diminuer jusqu’à disparaître. Plus le nombre d’articulations affectées est élevé, plus la maladie est sérieuse et moins il est probable que les symptômes finissent par se muer en rémission complète. Les causes de cette maladie auto-immune restent inconnues à ce jour mais elles impliquent à la fois des facteurs génétiques et environnementaux (tels que certains virus).
La prise en charge pharmacologique de cette maladie comprend des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM), des stéroïdes administrés par voie intra-articulaires/orale, ainsi que des agents biologiques destinés à soulager la douleur et à contrôler l’inflammation. Toutefois, ces traitements traditionnels ne sont pas efficaces car, bien qu’ils diminuent les symptômes de manière temporaire, ils ne peuvent pas totalement rectifier les réponses immunitaires des patients souffrant d’AJI. Tout en expliquant pourquoi les symptômes continuent à se manifester régulièrement, cela révèle une nouvelle approche dans la recherche de solutions servant à rétablir la réponse immunitaire du patient. Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) se sont avérées être une source potentielle de médecine régénérative car elles sont multipotentes et surtout, elles sécrètent des molécules qui équilibrent la réaction immunitaire et restaurent les tissus endommagés. Les cellules souches mésenchymateuses provenant du cordon ombilical (CSMCO) comportent des avantages supplémentaires : leur immunogénicité est faible et leur durée de survie dans l’hôte est élevée.
Récemment, l’utilisation de CSMCO pour le traitement de l’AJI a fait l’objet d’observations cliniques effectuées par un groupe chinois sur dix patients du Centre de Thérapie Cellulaire de Xi’an atteints d’une forme sérieuse d’AJI, en collaboration avec le Centre des Sciences de la Santé de l’Université de Oklahoma (Oklahoma City, USA). Les patients, âgés de 2 à 15 ans, avaient été traités à plusieurs reprises avec des stéroïdes, des AINS, des antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM) ainsi qu’avec des agents biologiques, mais ces traitements ne procuraient aucun effet bénéfique notable.
La gravité de leur maladie était estimée au moyen du calculateur Disease Activity Score 28 articulations (DAS28) ainsi qu’en mesurant certains marqueurs moléculaires d’inflammation dans le sang : le nombre de globules blancs dans le sang (leucocytémie), la protéine C-réactive (CRP), la vitesse de sédimentation érythrocytaire (VS) ainsi que les taux d’IL-6, de TNF-alpha et de T régulateurs.
Tous les patients ont reçu une perfusion intraveineuse de CSMCO provenant du cordon ombilical du même nouveau-né alors qu’ils étaient encore sous traitement médicamenteux antirhumatismal. Trois mois plus tard, la gravité de la maladie et les marqueurs d’inflammation ont été évalués et ensuite, une seconde perfusion a été administrée, suivie d’une seconde évaluation après une nouvelle période de trois mois. Tous les patients ont été suivis un an plus tard et quatre d’entre eux étaient encore suivis deux ans plus tard.
Les données de suivi ont démontré des améliorations considérables déjà 3 mois après la première perfusion : le taux de DAS28 a affiché une diminution et atteint des valeurs caractérisant une activité faible de la maladie et la leucocytémie, la vitesse de sédimentation érythrocytaire ainsi que les taux d’IL-6 et de TNF-alpha ont diminué, alors que les Tregs (dont l’action est immunosuppressive) ont augmenté considérablement.
La même tendance a été observée après une nouvelle période de 3 mois suivant la seconde perfusion et les patients ont pu diminuer leur dose de médicaments antirhumatismaux avec une bonne tolérance. Les données enregistrées pour l’étude avec un suivi de 1 et 2 ans ont démontré que les patients ont bénéficié d’une atténuation des symptômes et d’un soulagement de la douleur à long terme qui ont considérablement favorisé leur développement physique et, par conséquent, leur bien-être.